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On change de registre, moins de soupapes… beaucoup moins, mais même régularité. Un tour, 3 allumages. Un beau 2 temps 3 cylindres tout droit venu de ces années fantastiques, puisqu’elle date 1976. Probablement plus vieille car ces 350 cc n’ont eu que peu de succès. Beaucoup restaient en exposition chez le concessionnaire un long moment avant de trouver acheteur. Son No 236 prouverait une sortie d’usine Motoconfort plutôt autour 1973-74. Les derniers modèles en 1976 portent des No entre 750 et 779 selon les sources.
Bref ces pauvres machines, pourtant pleines de qualités, comme nous le verront, avaient le défaut d’être comparées aux déraisonnables et impétueuses Nippones. Ni mauvaises d’ailleurs! Car performantes légères, rapides, belles et dans l’air du temps : l’insouciance ! “Motobécane fait de bonnes mobylettes et Kawa des motos !” C’est un peu ce que pensaient les jeunes de l’époque.
Mais à bien y regarder elle tenait la comparaison avec la 350 S2 sa concurrente. Bien sur la Kawa était bien plus jolie et bien plus puissante 45CV (contre 38CV pour la Motobécane). Mais c’était à peut près tout, car la Kawa était un vrai piège ! Elle ne freinait pas et la tenue de route était limite vis à vis de son poids et de ses performances.
Les ingénieurs de Motobécane avaient pourtant bien travaillés. Tout était mieux sur cette moto. Un moteur plus docile, plus fiable, une moto plus confortable, avec une meilleure tenue de route, (amortisseurs et fourche Télesco, jantes alu renforcées) ainsi qu’un meilleur freinage avec un disque contre un tambour, pour Kawa.
Alors qu’est-ce qui n’a pas fonctionné? Juste le planning, et l’avance de Kawasaki. En effet 73 date de sortie officielle de notre 350, Kawa présente sa nouvelle remplaçante, la 350 S2a qui corrige beaucoup de ses défauts et surtout le freinage en ajoutant un disque. Et dans la foulée, Kawa a sorti la 400KH qui terminait d’ajouter son lot d’améliorations, entérinant définitivement l’avance sur notre moto nationale. Le plus rigollot c’est qu’en 78, la 400 KH a vu sa puissance réduite pour la 2e fois depuis sa sortie et passer de 42 à 38CV… souplesse oblige! La Motobecane aurait pu terminer sa vie en 1980, comme la Kawa et en injection avec 4 litres au cent km! Gag…car à cette époque aucune moto n’était en mesure de rivaliser sur ce point.
Bref c’est une machine qui vaut le coup qu’on s’y intéresse, comme l’a fait une communauté dynamique. (voir le site Motobécane-Passion). Sa rareté… non, plutôt ses qualités et son histoire qui a marqué la fin de l’aventure d’une société bien de chez nous !
Et c’est aussi mon histoire, car cette moto était celle de mon père. Je vais donc en un premier temps essayer de la remettre en route, puis on verra pour la restauration.
Aller au boulot !
Démontage des carbus, nettoyage et réfection des joints.
Recherche d’une solution pour refaire les manchons caoutchouc. (on cherche des solutions)