Archive pour catégorie 650 Kawa Turbo

Retour vers le passé

La moto de mes 20 ans ... 35 ans après.

2021 mai , 15h30 Ça sent un peu l’essence. A par ça, l’air est pur et il fait beau ce samedi. Elle est fin prête après quelques mois de mécanique.  Elle revient de loin. Un dernier coup de chiffon et une petite photo Ma z740 TC de 1978 est toujours là.

Aller on est OK et confiant. Mon nouvel allumage fonctionne bien. Malgré quelques soucis pour démarrer, (les premières mesures sembles fausses…il faudra réviser un peu le programme.) Un coup de kit, hé oui il y en avait encore un sur ce modèle et c’est sympa. Un petit retour, mais ça démarre rapidement. Le moteur est vif et  monte promptement dans les tours à la moindre sollicitation du vieux SU. (Même plus rapidement que dans mon souvenir.) La première passe facilement, l’embrayage marche encore correctement.

Aller c’est parti pour quelques kms. Tout fonctionne visiblement. Un test freins rapide, c’est pas terrible, quoi que en proportion mieux que le 1300! Mais rien d’anormale, car les plaquettes sont neuves. Petite montée à 4-5000. Un petit 90 bon enfant. Je suis aux anges! Direction un petit village sympa, à 3 kms de chez moi ou la nature est magnifique, pour prendre quelques photos.

Mais moto à l’arrêt, un bruit de fuite a attiré mon attention, et je n’ai compris ce qui se passait qu’en redémarrant. Mon voyant d’huile ne s’éteint pas ! Un problème de fuite d’huile, une durite peut-être? Il y en a quelques unes avec le turbo. Mais non, pas de fuite apparente…Oups aurai-je perdu tant d’huile que ça pour ne plus avoir de pression? Effectivement, l’huile a coulé dans mon Rost sous le moteur. Il y en a plein le pneu arrière. Le joint de la cloche du filtre à huile?

OK ben y reste plus qu’a rentrer à pied. 3 bornes, tout en monté. Poussette avec pause tous les 50m cause plein cagnât !

Aller gros dodo, et démontage le lendemain soir, (après que mes invités soient repartis.) En effet rien de grave. Un gag de débutant. j’ai retrouvé mon bouchon de vidange bien posé au fond de mon Rost, qui a fait office de bac de vidange. Oubli de serrage? Probable, car aucun problème d’usure du filetage.

3l.5 d’huile et c’est reparti. On ira doucement pendant quelques kms, vu le travail sur les cylindres que j’ai du réaliser pour la remettre en route. Un petit rodage s’impose. Et il faut encore que mon allumage fasse ses preuves, même s’il semble y mettre dus sien…

En tout cas elle roule comme dans mes souvenirs ! Quelle joie de retrouver ce vieux monstre (gentil ;-) , avec lequel j’ai fais tant de balades dans tous les coins de France, avec toujours un petit goût d’aventure.

Sortie de grange !

J’ai un peu plus de temps en ce moment, un peu comme pas mal d’entre nous. 30 ans que je bosse dans ma maison, les enfants ont grandi et le temps est passé. Trop vite, la vie est courte.

J’ai accumulé au fil du temps quelques motos que j’ai aimées, et que j’avais prévu de restaurer ou de remettre en route à la retraite. Mais la retraite s’éloigne. Il y a donc urgence à vivre ses rêves.

Depuis 2013 (date de départ de ce blog), je me suis donc remis au travail. Idée se refaire une petite flotte à l’image d’une vie de passion moto. J’ai retrouvé ma première mobylette VAP  à Reims. Ma première mob, peu après avoir démarré ce blog, et pour ma reprise d’activité, restauré cette superbe zundapp KS 50.(La verte) Petite moto sur laquelle je roulais adolescent et qui m’a tant fait rêver, tout comme la CBX..Tout est parti de là !

Le 2 Juin est un jour de libération, pour tous mes vieux chevaux!

En fait, mes poneys sont plutôt un peu rouillés avec toutes ces années passées à l’écurie. On arrête pas le temps, c’est  pourtant un peu l’imaginaire de tout collectionneur… Il y a donc urgence a s’en occuper. Surtout qu’il y a quelques bestioles rares dans mon troupeau.

Mobylette VAP 1963 Zundapp KS50 1979 Yamaha RDLC 1WT 1986

La première sortie est un poney français, sauvé d’une mort certaine dans les années 90. C’est mon fils qui va probablement la restaurer (hé oui c’est de famille) une 125 LT2 de 72 ou 73. Elle n’a que 7000Km visiblement, et fait partie de l’histoire de la moto nationale, et c’est là tout son attrait en plus d’être un bicylindres 2 temps!

BMW 60 Série 6 de mon papa Avant de 350 Motobécane


Le deuxième à sortir de cet enfer d’immobilité forcé, est une vieille jument Allemande vieillissante et croisée “Français de selle”. Ce cheval- pardon-Cette moto est une BMW 600 série 6 de mon père qui a même servit son pays. Moto de la gendarmerie, elle a été acheté au domaine en 80. Mon père l’avait modernisé en montant une roue avant de Motobécane 350, et un frein à disque Brembo. Une moto qui pourrait être sympa, restaurée avec son aspect d’origine et son compteur dans le phare. La plus vieille sans doute, je crois date d’avant 70.

Les 2 Motobécanes 350
de mon papa. (1975?)


Il y a ensuite, a ressortir, 2 purs sang français de selle. Deux bon gros pépères à la robe Jaune. Anciennement, dotées d’un bon caractère, elles sont de nos jours plutôt rares.  Il s’agit de deux 350 Motobécanes (Motoconfort) qui appartenaient à mon père. 3 cylindres, 2 temps, il en a été produit un peu moins de 800 exemplaires, début des années 70, avant le premier choc pétrolier. Il en reste peu en France de nos jours, car certaines ont été exportées, en Allemagne notamment. Ces moto étaient bien conçues, et mis à part quelques détails, elles ont assez bien vieilli. Je n’ai malheureusement qu’une carte grise. Il ne manque que quelques pièces pour en faire 2. Les carbus, l’arrière de selle en plastique, et quelques bricoles. On verra.


Ma première moto
z650 b2 1978


La jument suivante, une de mes favorites est d’origine Nippone. Plein papier au départ…Elle a fricoté dans les années 80 avec un mustang de l’oncle Sam. Ce qui a donné un joli mélange entre une moto de route et un docile dragster!  C’est une z650 Kawa B2, avec un kit ATP (Américan Turbo Pack) Des cylindres réalésés a 740cc, et des pistons basse compression de 60mm… Mais bon c’était il y a longtemps… et l’ensemble a assez mal vieillit. On va tacher de remettre tout ça en route.
Et pourquoi pas tenter de nouvelles expériences? Un nouveau turbo plus moderne peut-être, et remplacer ce vieux carburateur SU Jaguar par une injection … des projets intéressants pour l’avenir et de quoi concrétiser de vieux projets toujours dans des cartons. (Plus d’info sur cette moto : voir mes articles sur les motos turbo des années 80)
Anecdote : j’ai conservé cette moto, car c’est ma première moto. La moto de mes 18 ans. (Je l’ai restauré dans ma 17e année) C’est la moto que l’on regrette toujours d’avoir vendu, et qui vous rappelle vos premiers grands voyages et vos premiers amours… De jolis paysages (plusieurs tours de France), et toutes ces premières sensations, toute votre vie!  Inoubliable…

Ma z1300 A2 1980
Restaurée en 1989


La dernière jument extraite de cet enfer (‘aille!) d’écurie du diable, est sans doute ma préférée. C’est un magnifique cheval de trait  “Sleipnir”  Japonais, animal mythologique, à 6 pattes (il en manque 2 je sais!). Une imposante Kawasaki Z 1300. Le mammouth!  C’est une moto que j’ai restauré fin des années 80. Totalement restaurée. vous me direz elle n’était pas vieille pour être restaurée? En fait c’était une épave achetée pas cher chez un peintre auto de Meaux. Quand j’ai découvert cette moto, elle était entièrement recouverte de poussière et d’apprêt! Entièrement grise! Et le moteur était cassé! (une bielle avec du jeu, et vilebrequin fendu) bref pas cher, mais une épave. J’ai passé environ un an et demi sur cette restauration. Je n’ai malheureusement que très peu de traces de ce travail. La photo numérique n’existait pas encore et je ne sais pas pourquoi j’ai fait très peu de photo à cette époque. j’en était relativement fier. Ma peinture maison était assez réussie. (elle est d’ailleurs encore en très bon état). Je m’était inspiré des peintures Godier Genoud de  l’époque. J’avais aussi repeint les gentes Or + vernis. Toujours impec! J’ai roulé quelques années avec cette belle moto imposante, et très agréable à conduire. Mais le son imposant du six cylindres effrayait ma compagne. Il me faut en premier remettre en route cette merveille, pour tenir compagnie, dans son box à sa petite cousine la frêle CBX. Il faut faire cependant quelques travaux. Remettre en route cette grosse bouilloire et revoir ses freins, carburation et peut-être les soupapes …

On va commencer par un bon gros nettoyage. Et on attaque.

Ma z650 – Modification – (1982)

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Dure, la rentrée

_650k_113C’était tout nouveau pour moi. Lycée Diderot, Paris en classe de BTS mécanique automatisme. Des nouvelles têtes, de nouveaux profs. Il fallait tout changer de ses habitudes. Plus de trajet, plus d’heures de cours, moins de loisirs., moins de bécane. Les cours cependant plus intéressants. Beaucoup de méca théorique et pratique, du tournage, du fraisage, des maths appliqués aux calculs mécaniques.  Du ‘dessdus’ (dessin indus) ou on avait le droit d’écouter de la musique… géant, que des trucs qui m’intéressaient.
_650k_111Tout était différent, sauf moi, qui ne changeait pas. Toujours le mal de vivre, le mal-être. Le pourquoi avait deux causes : Plus d’amis et beaucoup de difficultés pour lier relations avec les gens. Et l’impression permanente de ne pas être à ma place, de ne pas mériter ce que j’avais : avec du recul, de la chance. J’avais beaucoup de mal de trouver des gens avec qui parler. Dominique L. fut l’un des premier avec qui j’ai lié amitié. Il était lui aussi motard et est venu me trouver et discuter. Il avait une suzuki mono custom je crois. Il venait parfois avec. C’est devenu un très bon amis que je côtoie encore à l’heure actuelle. Collectionneur de moto, il fait maintenant parti du club Gnome et Rohne. Un autre gars avec lequel je n’avais pas accroché au début, mais que j’avais sous estimé, car il est rapidement devenu un immense ami. Il a compté comme personne pour ce qui m’est arrivé de mieux à l’époque… J’y reviendrai.

Des trucs de fous

_650k_62J’arrive un matin, et devant le lycée, non… ma 50 zundapp. Impossible de se tromper.  J’avais fais tellement de pièces sur cette moto. Et un 50 a eau ne courait pas les rues à cette époque. J’étais content. Je l’avais vendu voilà plus de deux ans et elle était encore en très bonne état. Apparemment  bien entretenu. J’étais très heureux et très fier de la montrer à Dominique.
Il y avait souvent de belles bécanes à la sortie du lycée. A cette époque, il n’était pas rare de voir des motos entièrement repeintes avec décors originaux, flemmes, dessin romantique à l’aérographe genre David Amilton. Les années 70 et la culture Easy Rider, était encore bien présent dans les esprits._650k_711 Un matin une Kawa Z1 (1000) à attiré mon attention. Rien de très original au niveau de la déco, juste un filtre à air sur le coté et un échappement bizarre.  J’ai rapidement vu de quoi il s’agissait. Un Kit ATP d’Elite motors. Un magasin à Gagny, et qui importait des kit turbo américains. Ce kit issue des études d’un concepteur de dragster au sates, était importé en France pour équiper des Kawa exclusivement. Il permettait des modifications sur base de 650, et de 1000 de l’époque. La 1000 était réalisée sur base de Z1, et était connue aux Etats Unis sous la dénomination de Z1RTC.  Mais ces kits ont été montés sur d’autres modèles comme le 1300 Gaudier_Genoud bi_turbo, un peut plus tard.

Les motos turbo, une mode…(80-85)

Après renseignement, cette moto appartenait à un prof du lycée, C’était une réalisation personnelle. Il n’en était pas a son coup d’essai. J’ai trouvé rapidement le moyen de faire sa connaissance. En fait dans les élèves, très peux ne connaissaient quoi que ce soit à le mécanique. Il ne s’intéressaient que très rarement au fonctionnement des choses. Moi ce n’était pas le cas. J’avais déjà un peut étudié les machines turbo de l’époque. Il y en a eu 4  sur le marché à cette période. La 650XJ, avec le turbo sous le moteur près du bras oscillant. visait le marché GT et n’était pas très performante. La 750 GPZ Kawa avec le turbo devant de moteur, juste sous l’échappement. Une machine rouge et noire assez jolie, et avec un tempérament plutôt sportif. La CX 500 Honda, la plus performante, est rapidement passée en 650cc est celle qui, je crois a eu la plus longue vie  au catalogue. Et enfin il y a eu la Suzuki ER85, une 650 à l’allure discutable influencée par les Katana de l’époque (je l’avais même oubliée).

De gauche à droite Yamaha XJ650T, Honda CX500-650, Kawa 750, Suzuki ER854-jap-turbo1

Bref on a rapidement trouvé un terrain fertile à la discussion, et on a pu échanger nos idées sur la question. Je dois bien avouer qu’il en savait plus que moi sur le sujet. C’était sa troisième réalisation, qui marchait visiblement très fort.
Il m’a proposé des pièces d’occasion si j’étais intéressé. Le prix était assez élevé pour un étudiant comme moi à l’époque, mais je me suis dis que c’était l’occasion de me faire une expérience dans un domaine de rêve. J’avais imaginé utiliser un turbo Garett (anglais) monté sur des auto Peugeot 604. Ces turbo intégraient la régulation de pression d’admission et me semblaient avoir la taille adéquate. Une machine proto, présentée au salon de la moto, me faisait rêver à l’époque : la Futuro de BMW.

futuro-bmw1C’était vraiment un proto, pas fonctionnel du tout, mais d’un look vraiment futuriste. Un bon vieux flat twin avec un turbo allemand KKK. Ça aurait pu faire quelque chose d’extra! Une idée de réalisation…

Le kit ATP Elite Motors

_650k_92J’ai donc acheté son kit Elite Motors. Il s’agissait d’un turbo qui avait déjà tourné sur un 900 Kawa. Le kit était constitué d’un turbo Américan Turbo Pack (ATP), un collecteur d’admission en alu dont l’écartement des conduits correspondaient avec la culasse du 650 par chance, mais pas les fixations. Une pipe d’échappement en tôle soudée, en mauvais état et qui ne se montait pas sur le 650. Un vague tube monté en sortie de turbo,  faisait office d’échappement. Il y avait aussi un régulateur séparé (wastegate), et un système spartiate d’injection d’eau. Ce Kit étant à l’origine destiné à équiper des dragsters._650k_81a Le kit vendu par la boîte de Gagny comprenait en plus des pistons qui passaient la cylindrée à 725 cc. Des pistons spéciaux étaient nécessaires pour rabaisser le taux de compression. Ce pour permettre de compenser l’augmentation du volume de mélange entrée  dans les cylindres pour une pression de turbo donnée. (conservation du rapport volumique) En fait cet ensemble était obtenu à partir de pièces d’origines. Par ré-alésage des cylindres et usinage des pistons. Ils étaient ensuite traitées en surface par une nitruration. J’ai donc fait usiner mon bloc cylindre et acheté des pistons neufs que j’ai fait modifier par Elite Motors.

L’école : 2eme année

J’étais pas très bien dans ce lycée, mais il faut avouer avec du recul qu’il y a eu de bon moments.  Mon pote Dominique raconterait l’histoire du bonnet bleu à la cantine… un grand classique. Mais moi je préfère me rappeler les cours de méca avec un prof barge qui gueulait tout le temps, et faisait des vannes corrosives à l’encontre de quelques têtes de turc…. De notre prof d’anglais qui se déguisait en clochard, et nous racontait de tas d’histoires de fou bien difficiles à croire._650k_112
Le midi je m’occupais d’un club de modélisme avec des copains du « traitement thermique ». J’avais aussi des accords avec certains profs d’atelier qui  me laissaient littéralement les clés, trop content de voir quelqu’un vraiment intéressé par la matière enseigné! J’ai pu par là usiner pas mal de pièces pour ma 650.
En 2éme année, on se sentait un peut plus pris au sérieux, ça c’était cool.

Tout une époque

_650k_101Après la semaine de boulot, il y avait un rendez-vous que l’on essayait de ne pas rater. Le vendredi soir se déroulait en deux parties. Après être passé chercher mes potes à Chelles, on avait rendez-vous Place de la Bastille ou l’on retrouvait d’autres potes : Dominique et parfois Bernard. Respectivement 500CX custom (Honda)  Et 650 BMW. J’y retrouvais parfois même mon père aussi qui trainait avec sa 350 Tobec. La bastille, c’était tout une époque. La place se remplissait a partir de 20H, et a 22, était noir de bécane. Au centre sur la place, les mecs venaient vendre des pièces. Un vrai marché au puces hebdomadaire. C’était impec pour bricoler. On trouvait  tout. Il paraît même qu’on pouvait passer commande pour la semaine d’après… Il faut dire que certain retrouvait parfois des pièces de la moto qu’il s’était fait voler la semaine précédente…  Il ne restait plus, autour de la place vers 10H, qu’une seule voie pour circuler autour de la place! C’était une super ambiance, de fête, frites et merguez. Tout le monde parlait à tout le monde, sans barrières.
Puis le retour passait obligatoirement par l’esplanade du château Vincène. Là, c’était tout autre chose. Courses sauvages, stunt, et 100m départ arrêté. Tout ça bien évidemment en sauvage. La place était envahie de motos et de voitures customisées. Et toujours des belles bécanes… un régal cette époque. Puis on rentrait bien souvent vers une ou deux heures, en essayant de ne pas trop faire les cons, des images plein la tête.

Quelques mois de travail et les 1er tours de roues

La première chose à faire était de démonter.  J’avais retrouvé un bloc cylindre d’occasion  que j’avais apporté à réaléser chez Elite Motors pour y monter les pistons basse compression. Il y avait pas mal de pièces à refaire. A commencer par la tubulure d’échappement. Le collecteur d’admission nécessitait aussi une pièce d’adaptation.  _650k_91Pour l’échappement, je n’avait pas le moyen pour cintrer des tubes. Donc  j’ai opté pour une solution soudée à base de coudes Valourec. Ces coudes sont utilisés pour faire des installations de chauffage centrale. Avec une section importante, ils sont très faciles à souder à l’arc. Bref, toute la difficulté à été de trouver les bons angles. La forme que j lui ai donné, je l’ai imaginé plus d’un point de vu esthétique que vraiment fonctionnel. En effet il aurait fallu garder des longueurs identiques pour les tubulures de chaque cylindres. Mais vu la place  c’était plutôt difficile. Et il  fallait optimiser le nombre de coudes et de soudures. En bas du collecteur j’ai fait une bride à trois points de serrage, à l’avant du moteur pour permettre un démontage facile._650k_72 J’ai monté le régulateur de pression du turbo (compresseur), sur la partie entre cette bride et le turbo. J’ai fais polir et chromer l’ensemble, après avoir arasé chaque soudure à la main. Une belle pièce en final avec une trentaine d’heures de travail. Pour l’admission j’ai du fraiser les conduits moulées sur la culasse pour les raccourcir. Et ainsi gagner de la place derrière le moteur. Cela m’a permis de loger le turbo et le colleteur dans le cadre. J’ai ensuite usiné une plaque d’alu d’interface pour adapter les fixations moteur / collecteur.  La plaque étant vissée avec des des tes fraisées sur la culasse, et le collecteur avec des CHC sur celle-ci. Cette  pipe était percée de par en par. J’ai créé une circulation d’eau dans cette pipe pour la refroidir. Un petit radiateur était _650k_82placé sous le moteur, dans le « rost » . (prise d’air sous le moteur.) J’ai réalisé cette pièce en résine plus fibre de verre sur un moule en contre plaqué. Une pompe électrique assurait la circulation. Coté lubrification, la circulation était reprise sur le coté du moteur -en bas- sur le graissage de la distribution. Après refroidissement grâce un petit radiateur à l’avant (radiateur de 2CV), direction le turbo pour graissage des paliers. Le retour d’huile se fait par gravité vers le carter d’embrayage.La carburation, j’ai d’abord commencé mes essais avec un gros Mikuni (32) qui m’avait été vendu avec le kit. Et je suis vite passé avec un carburateur anglais a dépression de Jaguar, plus facile à régler empiriquement.J’ai  aussi réalisé quelques gadgets électroniques dont un allumage électronique qui n’a pas été un succès.Autres modifications de la partie cycle : A l’avant, j’ai usiné des rallonges de tube de fourche permettant de modifier légèrement l’angle de chasse, et permettre de régler la fourche en dureté, grâce a de l’air comprimé.  A l’arrière j’ai modifié le bras oscillant en soudant un U en dessous sur toute sa longueur, plus une entretoise. Luis donnant un profile semi-carré. J’ai incliné aussi la fixation des amortisseurs a gaz Marzochi.Un guidon type cintre plat et un phare Bi-iode renforçait encore le look. Le résultat était sympa. Une centaine de chevaux et un look unique (pour l’époque)

Une belle aventure

_650k_61Avec du recul, c’était une belle époque et voilà pourquoi : Mon Ami Bernard, a qui je doit tant !jim_steinman
Un jour ou j’étais venu avec ma 650 toute fraiche de son 2eme lifting, Bernard m’attendait, a la sortie avec sa sœur, Françoise. Et en quelque mots, quelque gestes j’ai de suite aimé cette personne. Elle avait quelque chose dans le regard de grand qui en disait long sur son caractère. Sa voix, ces expressions, ses intonations, tout était original. J’ en ai d’ailleurs rêvé la nuit qui a suivie, et puis la suivante, comme pour toutes les toutes premières fois qui ont marqués ma vie à cette époque; Nathalie, Patricia, la première fois que je suis monté à cheval. Comme pour ces évènements, je me repassais les belles images que je m’étais faites d’elle, son doux visage, sa voix fluette, et ses intonations si particulières. Bref, tombé  raide dingue! Mon Ami Bernard l’a vite compris, et au lieu d’éteindre, de jouer les pompiers, il a transmis mes premières missives amoureuses, puis les suivantes. Je me rappellerai toujours, sa première lettre, si délicieuse; sucrée… Je l’ai re-lu des centaines de fois.  Après quelques échanges, on a ainsi vite appris à se connaître. Et tout était beau en elle, pure, simple, généreux.  Notre attirance mutuelle a bien vite convergé, comme notre passion inexplorée pour les chevaux.  Nous avions tout à découvrir.

L’Alsace

faon83_reichschoffenLes Vacances ! Ouf un bon moyen de s’évader et de rouler un peu avec mon nouvel engin et d’en expérimenter un peut la fiabilité.  Tout c’est super bien passé, le monstre ronronnait à merveille. Il faisait beau ,et l’Alsace est tellement jolie sous le soleil. Je suis passé à Reichshoffen ou j’ai fais connaissance de la grand mère de Françoise,ainsi que des oncles et tantes, et un peu plus de ses parents. On a passé un moment fantastique autour d’une choucroute mémorable! Ces gens ont été admirables, et mon laissé par leur chaleur, un souvenir éternel.

Brienne-le-Château

Les vacances étaient finies. Ma 650 avait passé l’épreuve, tout marchait à merveille. Un vrai plaisir de la conduire. Mon Ami Bernard et moi avions prévu  de nous rendre au dragster festival de Brienne-le-Château . Un vieux rêve, et de plus dans l’air du temps. Après que j’eus fait plus ample connaissance de ses parents, notamment pendant ces vacances, Bernard,  et Françoise avaient fait des pieds et des mains pour obtenir les autorisations nécessaires à cette sortie.  Ce qui fut fait. Mous étions partis pour deux jours. Et nous n’avons pas été déçus. La fête fut à la hauteur. Un des plus beaux souvenirs. Des machines fantastiques aux sonorités incroyables. Tout une ambiance. Et puis nous deux… pour la première fois. Ce fut beau. Des flammes embrasaient la piste dans un raffut infernal, mais pas avec autant d’intensité ce celles de notre amour qui faisaient battre nos cœurs ce soir là. Unis par la main, ce soir là fut un des plus beau._650k_102

Voyage dans les alpes

Des soirs, il y en a eu d’autres. Des aventures, tous les moyens étaient bons pour se retrouver. Et la fidèle 650 toujours du voyage. Des sorties, des balades aussi. Des après midi chez ses parents, ou chez moi. Au printemps j’étais invité à la rejoindre dans les alpes pour y passer une semaine. Ses parents avaient loué un chalet au pied du Mont Blanc, près de Chamonix. Ma fidèle machine avait fait là encore, le voyage sans se faire remarquer. Enfin par ces défauts, car pour ce qui était de la vue, ce n’était pas le cas. J’avais souvent affaire à des curieux dès que je m’arrêtais. Ces vacances furent nature, tout comme nous deux à l’époque. Activité simples pour un bonheur simple. De la marche et de magnifiques et inoubliables balades parmi glacier et animaux. De bons et heureux moments.

Mes chevaux

faon86_meauxDes chevaux ma kawa en avait plein à revendre. Ceux-la je les maitrisais. Françoise elle les aimait bien aussi… mais ce qu’elle attendait de moi, c’était que je lui offre d’authentique cavalcades. Du rêve au galop dans les plaines, le long des rivières, sur les plages de sable blanc. J’en  rêvais aussi, moins fort peut-être, ou différemment, perché sur mon petit nuage. Aveuglé par ce bonheur, cette passion incandescente, il me semblait que le temps m’appartenait. Apprendre à monter, me semblait être un projet à long terme. L’amour des chevaux, le fil conducteur de ma vie, lui était bien là.
J’avais raison, d’ailleurs de penser cela, preuve en est,  25 ans plus tard je monte toujours. L’expérience montre qu’au contact des chevaux, on apprend toute sa vie. Elle aussi l’avait compris, et ne pouvait, ni ne voulait plus attendre. J’aurais dû le voir, idiot que j’étais. J’aurais dû tout vendre mes chevaux, mes rêves, mon âme, pour lui en offrir un … Un rêve, son rêve.

La fin de l’histoire

Cinq ans s’étaient  écoulés, depuis le début de notre aventure. On avait fait un bout de chemin ensemble, quelques heures partagées, dans une harmonie des plus complète. Et un soir d’aout, tout c’est arrêté. Nos routes se sont séparées, nous avons pris nos distances. J’étais triste, mais il fallait une fin. Depuis, nous ne nous sommes que très rarement revu…ma kawa et moi.

frontLa musique pas terrible… mais une belle image !

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Achat et restauration (1981)

J’en rêvais

IÇa faisait quelques années que j’avais la chance de partir en vacance avec mon cousin Thierry. Cette année là nous avions passé le mois d’aout dans une petite ferme du Lot à Parouti. Francis, le fils avait justement avec ses potes des 650 KAWA… Il en était fou de sa 650. Il faut dire qu’elles étaient belles, toutes neuves.

La moto de Francis

La moto de Francis

L’achat

Accidentée, mais peu abimée

Accidentée, mais peu abimée

Ma 650 accidentée au 1er Jour

Ma 650 accidentée au 1er Jour

J’étais en terminal quand j’ai trouvé d’occasion cette machine. Je recherchais a l’époque une épave, une moto accidentée. Ce qui fut fait grâce a un ami, qui avait vu l’homme, qui avait vu l’ours, qu’avait mangé le facteur… enfin bref!. Une Moto bleu – beurk je déteste le bleu – la fourche pliée mais pas trop grave. Et surtout pas trop de Kilomètres. (Un quinzaine de millier je crois)

Une époque trouble

Je roulais en Zundapp 125 (voir mon article sur Zundapp) et je rêvais de liberté, d’espace en un mot de voyages. Je trainais encore mes Gaernes (bottes) dans Meaux à l’époque. Moi et mes potes, on passait des soirées entières, assis au bord de la route, à parler de bécanes et de nanas, baigné dans le blues et le marasme de ces ages là. Mais l’aventure au long cours ne passionnait guère mes copains. Ils préféraient la vitesse pour le fun, et se vantaient de leurs records comme de leurs conquêtes… Tout cela me paraissait bien futile et inaccessible, en particulier pour les filles. Je n’ai jamais sus vraiment comment m’y prendre avec les filles. J’avais eu à cette époque une aventure sympa avec Patricia, une fille rencontrée dans le train, qui s’était soldé par un échec.  J’aimais beaucoup parler de tout cela avec mon copain Philippe. Il avait des idées simples et claires sur le sujet. En un mot une grande sensibilité. Mais bon, là je m’éloigne un peut du sujet.

Ma 650, 750GT de Philippe, 125 Zundapp, ER80

Ma 650, 750GT de Philippe, 125 Zundapp, ER80

Trois ou quatre pattes…

Quand un “quatre pattes” ou une CBX passait sur la N3, on avait pas besoin de lever la tête. L’oreille suffisait pour réciter toutes les caractéristiques. On connaissait tous les modèles sur le bout des doigts, mieux que les formules de math ou les cours d’histoires. C’était une période d’évolution pour les constructeurs moto, les technologies se cherchaient encore. Pas de soucis de bruit ni de pollution a l’époque. Le paroxysme du règne du deux temps. Suzuki :380 et 750GT, Kawa KH 400,500 et 750, Yamaha : 350 RDLC et son OW31 a 4 cylindres en carré, Motobécane et sa 500 injection. Pour ne citer là que les plus remarquables… Seul Honda fidèle au soupapes innovait dans de petits  moteurs 4 temps. Très en avance avec sa  250 MV3- 6 cylindres de Mike Hailwood,  ancêtre de la fabuleuse CBX 1000 sortie en 77.

Moteur rutilant

Moteur rutilant

Mécanique et sensations

Tout cela me passionnait et m’occupait de longues journées. J’y passais soirées et parfois mes nuits à bosser, dans mon atelier sur mes motos. Nous sommes en 81 et ça fait déjà 10 bonnes années que je me passionne pour la mécanique et les motos. Une passion dévorante et tellement intense qu’elle me ferait presque passer pour un fou si je la qualifiait de charnelle… et pourtant. J’en retirais un tel plaisir. Pour avoir façonné une belle pièce, réussi une belle peinture, la découverte et l’exploration du démontage. Le remontage et les premiers tours de roues.  Rien de plus excitant…

Cadre est peint

Cadre est peint

On en vient à la deuxième partie du plaisir : rouler. La moto a une “demi-dimension”  en plus des autos.C’est ça qui fait toute la différence : Il faut 2 dimensions pour se déplacer sur un plan. Mais pour la moto, il y a ce petit plus : “prendre de l’angle”. Sensation au combien merveilleuse. Les accélérations, le bruis,les vibrations, et cette ligne d’horizon qui s’incline parfois jusqu’à la déraison… Il y a un terme pour cela : l’attaque. Rien de guerrier dans cela, rien  voir avec Mad Max. C’est juste que parfois on y laisse de la gomme, de la béquille,voir  les pots…
La sensation d’équilibre: ça c’est le bonheur le plus absolu. Le dénominateur commun de tous les sports de glisse. Les roues arrière, discipline ou j’excellai me donnait du plaisir à l’état pure. Le 125 Zundapp était d ailleurs très habile à ce petit jeu.

Remontage du Moteur

Remontage du Moteur

Philippe et moi nous retrouvions souvent après l’école. Nous allions trainer dans Meaux. C’était bien souvent le même circuit. C’était lassant, mais ça permettait de négocier courbes et freinages au quart de poil. Pas vraiment la course, non c’était plus subtile… Plutôt une recherche de la perfection, autant que de sensations. Les “Tricks” comme disent les skateurs. Un synonyme du beau geste. De toutes les façons je n’aurais pu rivaliser Philippe sa 750  GT et moi et ma petite 125… pas ridicule en courbe, mais bon.

Il faut bosser

En même temps, le bac approchait. Il fallait encore passer les deux permis moto pour pouvoir piloter la 650 kawa. (400cc et gros cubes) De toutes façon il y avait encore pas mal de boulot. Après un démontage complet et un nettoyage  complet du moteur,j’ai poli tous les carters et caches en alu.

Peinture : vernis (650 et 350)

Peinture : vernis (650 et 350)

j’ai retrouvé une fourche et divers pièces manquantes : phare, garde boue etc. En fait, à part la peinture du cadre et des divers pièces, je n’avais pas un travail énorme sur cette machine. Ce qui fait que j’ai pu passer un peu de temps sur les détails. La peintre; je voulais une moto noir. Mais il fallait un peu de fun, d’où l’idée des 3 couleurs que j’avais vu sur une 100 kawa et qui m’avait plu. C’était aussi la mode des peintures perso… Avec mes petits moyens, je ne pouvais pas m’offrir un artiste. J’ai donc utilisé une pochette de disque d’un groupe pas connu et j’ai transféré juste l’encre sur une fine pellicule souple par un procédé chimique. Puis collé cette fine pellicule, identique a une simple épaisseur de peinture, puis vernis le tout. L’effet était très réussi.

Tout le comfort

Tout le comfort

Plein d’amis…

En fait c’est une période ou j’avais plein d’amis. Des amis très intéressés. Cette année là, je n’ai jamais été si productif. J’ai refais – quand je dis refais c’est restaurer : démontage complet, peinture complète, cadre et réservoir- Donc sont passés chez moi : une 350 honda four, yamaha DTMX, ma 650, Une 2CV avec une bielle collée … réparée pendant la semaine de révision du bac ! Mais là ce sont les “faux amis”. Les vrais amis étaient là déjà depuis longtemps et bricolaient eux aussi. Il y avait Eric D., Qui restaurait sa 350 Kawa 2 temps, un mordu…Philippe J. et sa 750 Susuk, Eric S. et sa 125 Suzuky GT, avec qui j’ai passé toute mon adolescence, des heures ensembles a bricoler et a rigoler!  On s’est perdu de vu depuis.

Jim Steinman : l'ange

Jim Steinman : l'ange

Bac et après…

Youpi ça marche mon bac, ça y est, avec plus de mal que le permis, mais bon ! Ma moto super content. ça marche du feu de dieux par rapport au 125 Zundapp, mais fini les roues arrières, snif! Trop lourdo de l’avant. Mais bon on s’y fait.
J’ai travaillé cette année la toutes mes vacances en prenant soin de garder les 15 jours de septembre pour partir en vacance avec ma 650. J’ai bossé a St OUEN près de Paris. Une place que m’avait trouvé mon père. Je montais de petits appareils électroniques. J’avais des collègues trop gentils. Il y avait une super ambiance et j’avais sympathisé avec Didier M.

Les longues portés

Les longues portés

Il était gentil, et très cultivé et ça a tout de suite accroché. Nous sommes parti un week à Noirmoutier -Ce week end restera mémorable- …
Puis vinrent les vrais vacances et après une semaine en Bretagne passé avec mon cousin, direction le sud. Je devais retrouver mon amis Didier chez son grand père à Cahors. Didier m’avait promis de me faire connaitre là-bas une de ses amies : Marie Ange. Didier était ‘space’. Il flashait sur sa petite soeur, Nelly dont je tairais l’age… Là n’est pas le propos.
J’avais fini cette année là à Monflanquin, voir mon copain Francis, le roi des 650 Kawa! Pas mal de bornes cette année là, de bonnes vacances en 650, au quart de poil une merveille cette machine. Une année s’est écoulée.

Qu'est-ce qui fait là lui ?

Qu'est-ce qui fait là lui ?

Parouti (Montflanquin)

Parouti (Montflanquin)

Quelques précisions :

Si on regarde bien dans le tête de fourche (marque Segdem) on peut voir l’équipement radio. Dommage, le MP3 n’existait pas encore. Une petite lampe (a gauche)  permettait de voir clair la nuit pour insérer la clé de contact. J’avais aussi conçu un système de clé numérique. qui n’a jamais bien fonctionné. Une tirette, genre starter me permettait au guidon, me permettait aussi d’ouvrir un volet, sous le moteur sur le pontage entre les deux échappements. (voir le petit tube sous le moteur, près de la roue arrière -  photo en bas à droite)  Le bruit  du moteur passait alors de feutré à Rauque (& Roll … n’est-ce pas)

HA… oui, Les vacances !

Nelly (Cahors avec Didier)

Nelly (Cahors avec Didier)

Un an après la 1ere photo de l’article en haut.
A Gauche Cahors chez Nelly et Marie-Ange. A droite Chez Francis, Montflanquin la ferme de Parout.

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